Le souffle et la continuité
Les origines pluralistes
Au début des années 50, l’homéopathie française est essentiellement pluraliste et s’organise autour de l’Hôpital Saint-Jacques et du Centre Homéopathique de France (CHF) dirigé par le Dr Léon Vannier. Il existe alors de rares îlots unicistes issus de l’enseignement du Dr Pierre Schmidt.
En 1956 est créé l’Institut National Homéopathique Français, qui regroupe une dizaine d’écoles.
Ces trois institutions se rejoignent ensuite pour former l’Ecole Française d’Homéopathie afin d’obtenir la validation officielle d’un diplôme commun : le diplôme national de médecin homéopathe.
À Paris, l’INHF est représenté par le Centre Homéopathique Saint-Augustin alors dirigé par le Dr Roland Zissu. L’enseignement y est pluraliste.
En 1981, lorsque le Dr Georges Demangeat vient parler de sa pratique uniciste à la Semaine Homéopathique de Paris, c’est une révélation pour certains membres de l’équipe et pour d’autres homéopathes pluralistes qui s’interrogent sur leur pratique.
L’enthousiasme est communicatif et l’école initiale (pluraliste) voit bon nombre de ses enseignants se diriger vers l’unicisme. Mais l’enseignement perd progressivement de sa cohérence en raison de ces approches différentes. C’est sous la présidence du Dr Philippe Geoffroy Saint-Hilaire que s’articule la mutation délicate de l’école vers son identité uniciste. Peu à peu s’impose une nouvelle mission : diffuser à Paris un enseignement exclusivement uniciste… à une époque où le pluralisme prévaut très largement en France.
La création de l’INHF-Paris
1992 : le grand saut ! L’INHF-Paris est né.
L’INHF-Paris se fait progressivement connaître et même remarquer à l’étranger : un certain Dr Rajan Sankaran est de passage à Paris et vient spontanément exposer l’originalité de sa pratique à un petit groupe de vingt : ce sera le ferment de nos futurs congrès.
Des enseignants de tous bords rejoignent l’équipe. C’est l’une des spécificités de l’INHF-Paris : fédérer des approches et des sensibilités homéopathiques différentes. Progressivement, l’école enrichit sa palette d’enseignants et de personnalités qui mettent leurs talents au service de la transmission.
Le déploiement de la transmission
– Les rencontres internationales ont lieu à partir de 1994 sous forme de congrès annuels : une manière de faire découvrir d’autres façons de penser et de pratiquer l’homéopathie afin que chacun évolue dans son exercice.
– Un cycle de base évolue avec des cours hebdomadaires remplacés par des sessions de week-end plus propices à l’intégration des connaissances. Les enseignements magistraux cèdent le pas à une pédagogie plus vivante, interactive et pratique. Le programme et les méthodes pédagogiques sont régulièrement repensés.
– Un enseignement post-universitaire avec des sessions d’initiation puis de perfectionnement à la pratique uniciste sont organisées, ainsi que plusieurs rencontres annuelles avec des homéopathes chevronnés. Au fil des ans, cette formule remporte un succès croissant.
– Les publications des rencontres et des congrès sont réalisées pour garder la trace de tout ce qui s’échange. Une retranscription intégrale des rencontres et un important travail de rédaction sont menés.
– La recherche expérimentale : en 2000, la première pathogénésie de l’école est menée sur la souche Ultrasons. Puis chaque année, une pathogénésie est réalisée avec la participation de toute l’école.
– La politique extérieure est indispensable pour s’ancrer plus solidement dans les structures homéopathiques internationales et renforcer les liens avec les structures nationales. Notre but est de faire évoluer le programme d’enseignement commun qui sert de corpus à l’examen national. Au niveau européen, l’INHF-Paris participe au travail d’élaboration d’un diplôme européen validant au sein de l’ECH (European Committee for Homeopathy). Les membres de l’INHF-Paris auront un rôle déterminant dans cette accréditation européenne.
Une adaptation permanente
L’un des points forts de l’INHF-Paris est la vitalité de son équipe : 4 enseignants en 1992, une trentaine en 2017 qui participent à la bonne marche de l’école et à l’enseignement de l’homéopathie uniciste. Agir de sorte que ces différentes personnalités, ces sensibilités homéopathiques aussi riches que variées se rencontrent dans l’œuvre commune est une des priorités. Chacun doit trouver sa juste place dans la cohérence d’ensemble afin d’y donner ce qu’il sait être et travailler avec plaisir pour nourrir la flamme commune de l’homéopathie. La joie du partage, l’amitié et la passion de l’homéopathie sont les douceurs du quotidien de cette équipe qui se donne sans compter.
L’INHF-Paris sait s’enrichir de nouveaux membres animés du même souffle, afin qu’elle perdure au-delà de ses membres fondateurs dans sa vocation de transmission de l’homéopathie uniciste !